angie macfarlane  ft. candice swanepoel
   Aux yeux d’Angie, Charles est à la fois un père, un guide et un maître envers lequel elle répond à la moindre demande, à la moindre exigence. À ses yeux, il est l’homme qui a accepté de la recueillir, de l’éduquer, de l’élever, de la nourrir et d’en prendre soin, comme il se doit. Ainsi, qu’importe qu’il puisse être une personne redoutée ou que l’on qualifie de malveillante. Qu’importe le fait que Charles ait une apparence aussi froide que cruelle et impitoyable. Qu’importe qu’il la frappe, qu’il la batte. Il demeure la seule personne en ce bas monde envers qui Angie fait aveuglément confiance. Elle est persuadée qu’il ne veut que le bien de la jeune femme, qu’il ne cherche qu’à la rendre meilleure, parfaite. Pour elle, chaque coup reçu est un coup mérité. Un coup pour avoir déçu son père, avoir failli aux attentes et aux espoirs que son maître place en elle. Elle lui doit tout, et ne peut supporter l’idée de lui désobéir ou de renoncer à la moindre de ses exigences. Elle lui est d’une fidélité et d’une loyauté sans faille. Malgré ses désirs de liberté et sa douleur de devoir parfois commettre des crimes et d’agir tel un monstre pour lui, elle ne peut y aller contre et demeure persuadée qu’il s’agit là de leur devoir ‘divin’.

Quant à Charles, il ne voit Angie que comme un objet, un outil utile et pratique pour remplir son sale boulot sans se salir les mains. De plus, autant dire que cela lui est assez commode d’avoir un chien de garde d’un tel gabarit. Après tout, comment soupçonner une femme telle qu’Angie comme ‘nettoyeuse’ personnelle de ce sombre personnage ? Il n’a aucune véritable attache émotionnelle envers elle. Il laisse les idéaux de père et fille à la demoiselle pour mieux la manipuler. Il faut dire que, depuis qu’il l’a recueilli, il n’a fait que l’élever dans la crainte de Dieu, dans la certitude que ce monde était beaucoup trop dangereux et violent que pour y vivre en toute innocence. Il lui a retourné le cerveau afin de l’avoir sous sa coupe, n’hésitant pas à y aller de mensonges en manigances pour, s’il le faut, la piéger afin de la rendre encore plus docile, obéissante et à l’écoute des directives de son maître. Quoi de plus naturel pour cet homme machiavélique qui a trouvé, en cet être dénué de tout intérêt, son instrument le plus utile et le plus parfait ? Malgré sa violence et son comportement parfois plus que détestable envers elle, il y prend soin à sa manière. À l’unique exception près qu’il ne prendra jamais sa défense si elle devait être arrêtée ou jugée pour un quelconque geste sortant du cadre de la loi. Sa réputation et sa renommée ont plus d’importance que cette marionnette.