The roof is on fire.
ft. Angie & Ailein.Le soleil venait tout juste de se coucher. J’étais pelotonnée en larmes sous ma couette, dans ma chambre, malgré la chaleur qui émanait de l’extérieur. Je n’allais pas bien. Un simple coup de blues, qui passera assez rapidement, en tout cas je l’espérais. Tout en séchant mes larmes, étant sûre que mon mascara avait certainement dû laisser des trainées sur mes joues, je regardais tout autour de moi. J’avais reçu, il y a une semaine en arrière, une invitation pour une fête, à quelques pas de chez moi.  En temps normal je me serai empressée d’accepter, je serais déjà habillée, prête à passer la nuit entière dehors. Mais pas ce soir. Je n’avais aucune motivation. Zéro pointé. Au bout d’un quart d’heure à ruminer du noir pelotonnée dans mon lit, je me décidais enfin de sortir et de m’habiller. Enfin. De mettre autre chose qu’une simple nuisette à moitié transparente. J’optai pour un pantalon de training Adidas, un peu trop grand à mon goût et un t-shirt taille L d’un groupe de métal. Après tout, je restais à la maison et je n’avais donc pas besoin de prendre soin de moi. J’étais toute seule de toute façon et j’étais quasiment sûre que personne ne viendra me rendre visite.  

Après quelques instants à tourner en rond dans mon salon, je me posai devant la baie vitrée, à regarder le panorama qui se présentait à moi. J’esquissai un léger sourire devant cette vue, me demandant si un jour les choses allaient être plus simples. J’allais me chercher une canette de bière – mon côté masculin qui ressortait – et je me posai sur ma terrasse, m’allumant une cigarette et profitant de la fraîcheur de l’air sur ma peau. Cela avait un effet apaisant. Au bout d’un moment de réflexion, j’avais décidé de sortir. Je n’allais pas me pointer à la fête comme prévu, mais juste me balader dans les rues, dans la forêt. Dans un endroit tranquille. Mais avant, j’allais jouer quelques notes. La musique aussi avait le don de m’apaiser. Je rentrai, en prenant soin de refermer la porte-fenêtre derrière moi et je me dirigeai vers une armoire, ou mon violon était soigneusement rangé. J’allais m’installer à ma place habituelle et je commençais à jouer quelques notes de Bohemian Rhapsod de Queen. Dès que les notes résonnèrent, j’avais l’impression que plus rien n’existait autour de moi. Mais je fus vite déconcentrée. J’entendais une voix, quelque part, dans les hauteurs. Certes, une voix douce, mais qui avait le don de m’énerver. Cela faisait déjà quelques temps que j’entendais quelqu’un qui chanter la nuit. Sur les toits de nos maisons. Cela m’avait même empêché de dormir un soir. Je continuais de jouer du violer, essayant de faire abstraction de la voix et je tournai le dos à la baie vitrée.  

Quand soudainement retentit un bruit sourd, venant de la terrasse. Je posai mon violon et je me retournai, fronçant les sourcils. C’était quoi ça ? J’avais fait un bond d’un mètre sur ma chaise et mon cœur battait maintenant la chamade. Je me dirigeais vers ma terrasse, ouvrant la porte. Qu’elle ne fut pas ma surprise quand je remarquais une silhouette allongée sur le béton. Je m’approchais d’elle, petit à petit, la secouant légèrement. « Ça va ? Attendez, je vous aide ». J’étais au-dessus de la forme et je lui tendis une main, pour l’aider. J’étais peut-être gentille, sur le moment, mais une fois qu’elle se sera rétablie, je demanderais des explications et je lui mettrais les points sur les i concernant ces chats. Car j’étais sûre que c’était elle. Dès qu’elle s’était effondrée sur ma terrasse, la voix avait disparue. Et je ne l’avais pas imaginée.