born to die
ft. hansel & gretelLe corps qu’il finit par délaisser. La gamine qui se débat. Le monstre qui a besoin des corps pour ne plus penser à elle. Pour oublier les envies qu’il ressent depuis des années. La sienne. Son sang. Il ne peut pas la posséder, il ne peut pas la faire sienne. Celui qui repousse. L’aîné. Un soupçon de raison.
Le corps qu’il relâche et la gamine qui s’écroule sur le sol. Les pleurs. Les sanglots encastrés au fond de la gorge et les vêtements qu’il replace, les siens et la robe de la gamine qu’il repose sur le corps. Les doigts autour des bras. Une autre de plus pour vendre. Une blonde de plus pour calmer les envies, pour assourdir les maux et les pulsions. Animal blessé qui ne sait pas vivre sans elle. La seule qu’il peut réellement aimer. La sienne.
Les phalanges se serrent autour du bras de la gamine. Vendeur de rêve. Vendeur de corps. Les blondes qu’il prend pour revendre, pour l’argent, pour vivre. Les traces qu’il ne laisse pas. Pas la moindre envie de finir derrière les barreaux. La gamine qui n’a pas le choix de suivre et qui pleure. Les perles salées qui coulent sur les joues. Les perles mêlées au sang qui teinte sa peau opaline.
Son endroit qu’il retrouve, un autre corps jeté en l’attente d’un acheteur. Le trafic humain. Les gamines à vendre pour un sort mauvais.
Eachann, il fait le chemin vers sa demeure, laisse les enfants derrière, laisse le métier derrière. La maison qu’il retrouve. La maison et cette odeur qui plane en arrière-scène. Cette odeur qui accroche, cette odeur qui s’imprime au fond de son crâne. Le manteau qu’il délaisse et les quelques pas qu’il enfonce dans le sol. L’odeur désagréable.
Les pas qu’il imprime dans le sol et le corps sur le sol. Une des blondes violées, une des blondes qu’il devait vendre. Elle. Elle est là. Debout près de la victime, près de l’enfant perdue, de l’enfant brisée.
Il ne sait pas si elle est vivante, si elle est morte. Un pas de plus. Le visage qui se dessine. Plus rien à faire de la gamine. Plus personne pour l’acheter. Chaire perdue. Gamine inutile.
Le regard qui glisse sur la superbe, celle qu’il ne doit pas aimer, celle qu’il ne peut pas désirer. Eux. Eux qui ne savent pas vivre. Les années enfermées. Les animaux perdus incapables de se comporter en société. Que l’autre pour vivre. Qu’elle pour compagnie. Qu’elle au fond de son crâne. Qu’elle pour attirer les désirs enfouis.
Un pas de plus pour s’arrêter à sa hauteur, un pas de plus pour laisser son regard se poser sur la gamine et il se penche, observe le visage, l’odeur qui prend à la gorge, l’odeur qui empeste dans sa demeure. «
Elle est inutilisable maintenant. Tu ruines mon commerce Rhia.» La voix froide. Le regard qu’il repose sur elle. Détentrice des désirs qu’il ne peut consumer. L’unique à ses yeux. Celle qu’il a dû repousser lorsqu’il a fini par comprendre. La raison qu’il tente de garder, mais ça n’a rien d’aisé. Pas avec elle. «
Qu’est-ce que tu veux?» Il se relève. Laisse le corps en plan. Ne s’occupe plus de la gamine. Il en trouvera d’autres. D’autres à violer. D’autres à posséder. D’autres à revendre.